Bouteflika annonce une réforme de la constitution algérienne
ALGER (Reuters) - Dans un discours télévisé, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé vendredi qu'il allait engager des réformes législatives et amender la constitution, initiative destinée à contenir les effets du mouvement de contestation qui secoue le monde arabe.
Le dirigeant algérien, qui est âgé de 74 ans et n'est pas intervenu en public depuis au moins trois mois, a fait savoir qu'il demanderait au parlement de "réviser l'ensemble de l'arsenal législatif sur lequel reposent les règles de l'exercice démocratique et le libre choix des citoyens".
"J'oeuvrerai à introduire des amendements législatifs et constitutionnels en vue de renforcer la démocratie représentative" en Algérie, a dit le président Bouteflika dans ce discours retransmis par la télévision nationale.
A la différence des révoltes d'ampleur nationale qui ont provoqué la chute des présidents tunisien et égyptien, les manifestations ont gardé en Algérie un caractère local, sans s'étendre au même degré que dans ces pays voisins.
Mais elles sont devenues quasi quotidiennes dans la capitale et font planer une menace sur la stabilité du pays.
Dans son discours de 30 minutes, le président Bouteflika a également annoncé qu'il modifierait la loi électorale en vigueur pour améliorer la représentativité. La prochaine élection présidentielle est prévue en 2014.
"Une fois cette loi électorale adoptée, toutes les mesures seront prises afin de garantir la transparence (...) y compris la supervision des élections par des observateurs internationaux", a dit le chef de l'Etat algérien.
Mohamed Lagab, politologue et professeur à l'université d'Alger, a dit à Reuters qu'il était essentiel de "reconnaître que des réformes politiques, et non seulement des réformes sociales et économiques, contribueront à résoudre la crise".